Tutoriel pour trouver la vérité 🧐

Alexandre Colon
4 min readJul 18, 2022

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La vérité est un concept fascinant, et troublant. On a tous voulu plusieurs fois, lors d’une discussion ou d’un débat, voulut avoir raison. C’est normal, mais c’est contreproductif.

Sachez, que vous n'aurez jamais raison, vous ne trouverez jamais la vérité. Cela peut être frustrant, mais c'est vrai. Du moins, c'est ce que je pense, et je vais vous expliquer pourquoi.

Il y a bien une vérité, et vous l’avez obligatoirement déjà entendus: ‘Je pense donc je suis’ de Descartes (Appelé cogito), c’est à dire que l’on existe, et que l’on ne peut pas douter de cela. Il s’agissait d’un fondement sûr pour bâtir la connaissance. On repart donc de cette première vérité pour découvrir toutes les autres. Descartes est parti de ce constat grâce à deux notions : Le doute cartésien, et le malin génie.

Le malin génie

Descartes a imaginé le scénario de Matrix bien avant l’heure. Il a eu le raisonnement suivant: Si nos rêves nous semblent réels, alors peut-être sommes-nous en train de rêver. À une époque où la religion avait grande importance, il s'est dit que Dieu pourrait manipuler sa réalité, et ainsi il se tromperait sur tout, sauf de son existence qui est assurée: Si Dieu me trompe, alors cela signifie que j'existe.

Le doute cartésien

Pouvons-nous nous fier sur nos sens fonder des vérités ? À cela Descartes répond que non, et nous donne l'exemple du crayon à moitié immergé dans un verre d'eau: Le crayon semble cassé en deux, alors qu'il s'agit d'une simple illusion d'optique. Nos sens nous trompent, on ne peut pas s’en servir pour penser avec certitude. (Il expliquera plus tard que ce qui nous trompe, c’est notre jugement, et non pas nos sens)

Descartes veut donc douter de tout, et récupérer les vérités méthodiquement. Il repart donc de sa première vérité, pour trouver les autres. L'oeuvre de Descartes est évidemment bien plus complexe, mais il s'agissait là des bases.

Le paradoxe d'Achille

Lors de la prise de Troie, Achille, dont la seule faiblesse est son talon, se fait tuer par Pâris qui lui tire une flèche dans son point faible. Le paradoxe est le suivant, lorsque Pâris tira la flèche, le projectile parcouru d'abord la moitié de la distance, puis la moitié de la distance, etc … Ainsi, la flèche n'atteint jamais le talon du héros. La flèche parcoure donc 1/2 de la distance, puis 1/4, puis 1/8, puis 1/16 jusqu'à l'infini. Il s'agit d'une suite qui tend vers 1, mais ne l'atteint jamais.

J'aime penser que la vérité est comme la flèche tirée par Pâris, nous pensons avoir raison, mais à chaque fois que nous avons un doute, que l'on remet en cause notre vérité pour une autre, alors nous parcourons un morceau du chemin en plus, sans pour autant atteindre la vérité. Nous tendons vers elle, mais elle est inatteignable. La vérité est hors de portée.

La pensée est intéressante, mais si rien n'est n'est vrai, à quoi bon participer à un débat, discuter avec ses amis du dernier meeting du président ? Ne pas avoir la vérité n'empêche pas d'avoir une opinion. Ayez votre vérité, ayez la force de la remettre en question, ayez la force de douter.

Ma technique

Je vais vous expliquer ma technique pour vous approcher de la vérité, du moins vous en rapprocher le plus.

Lorsque nous sommes en pleine réflexion, nous sommes toujours victimes de nous-mêmes par des biais cognitifs comme la dissonance cognitive (Nous nous manipulons nous-même, de façon inconsciente). Pour contrer cela, je pense que la construction d’un schéma peut beaucoup aider. Le but est de faire des noeuds, le noeud principal étant une idée de laquelle on veut partir. De ce noeud développez vos idées, et pour chaque idée, développez une idée pour, et une idée contre.

Voici un exemple, si je me pose la question Faut-il attendre en retour des autres, il peut être intéressant de réaliser cet exercice. Si je pense en premier abord que la réponse est oui, alors me questionner sur la réponse opposée est un bon exercice, je trouverai d’autres vérités à ma question. Le but étant de faire l'arbre avec le plus de feuilles possible. C'est pourquoi je pense dommage d'avoir un parti pris de façon dogmatique, si l'on pense oui par principe sans vouloir douter, se questionner sur le reste, alors cela nous entrainera toujours vers de la tromperie.

La quête de la vérité ne se fait pas seule. N’ayez pas honte de ne pas avoir toutes les idées, nos histoires, nos esprits sont façonnés différemment, profitons de nos savoirs, de nos perspectives différentes pour trouver les meilleures solutions à nos problèmes. L’union fait la force, l’union fait-t-elle la vérité ?

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